Solution énergétiqueEau chaude sanitaire
La production d'eau chaude sanitaire (ECS) dans un appartement ou une maison, comme la production de chauffage, sont de grands consommateurs d'énergie. Elle représente à elle seule entre 15 et 20% de l'énergie totale annuelle consommée. Dès lors, on mesure à quel point le choix d'un système de production d'eau chaude sanitaire économe et adapté à chaque type d'utilisation est important.
Plusieurs critères à prendre en compte
Il existe différents systèmes de production d'eau chaude sanitaire. Le choix d'un appareil dépend notamment des éléments suivants :
- Le nombre d'occupants du logement.
- La configuration du bâtiment.
- De son ensoleillement.
- De son emplacement géographique.
- Des énergies disponibles sur place.
- Du système de chauffage qui sera éventuellement utilisé...
En effet, un appareil qui produit de l'eau chaude sanitaire peut être combiné avec un système fonctionnant à l'énergie solaire, une chaudière au gaz, une pompe à chaleur air-eau ou bien rester indépendant.
Les différents systèmes de production d’eau chaude sanitaire
Une règlementation encadre le choix des matériels devant être utilisés pour ce type d'installation. Selon le budget, de nombreuses solutions peuvent être envisagées : production d'eau chaude instantanée ou à accumulation, couplée ou non à une chaudière. La production doit être adaptée aux besoins et au confort recherché par chaque famille. Pour faciliter votre choix, voici les différents systèmes existants :
Les systèmes fonctionnant à l’électricité
Si vous souhaitez faire de l’électricité votre énergie de production d’eau chaude sanitaire, la première chose à faire c’est d’installer un chauffe-eau électrique. On en distingue deux principaux types :
- Le chauffe-eau électrique instantané : avec ce système, l’eau ne chauffe que lorsque vous ouvrez le robinet. Vous n’aurez donc pas à la préchauffer à l’avance. Ce système est pratique, facile à installer et surtout peu encombrant. Niveau prix, il reste aussi assez abordable. On lui attribue toutefois quelques bémols. Le débit d’eau reste faible et la température de l’eau est instable. Notez qu’il est plus difficile de programmer la température à l’avance puisque l’eau ne chauffe que lorsqu’on en a besoin. Il est surtout idéal pour la cuisine ou en tant que chauffe-eau d’appoint lorsque le système principal est en panne.
- Le chauffe-eau électrique à accumulation : on l’appelle également "cumulus". Grâce à ce système, l’eau chaude est stockée dans un réservoir dédié et y est régulièrement chauffée de sorte à ce que le foyer dispose d’eau chaude en continu et à tout moment. Comme elle est déjà préchauffée, il ne reste plus qu’à ouvrir le robinet d’eau chaude et, éventuellement, le robinet d’eau froide pour obtenir la bonne température. L’avantage c’est qu’il est possible de chauffer une grande quantité d’eau, ce qui en fait le système idéal pour les familles nombreuses. La quantité d’eau accumulée est fonction de la taille du ballon d’eau chaude installée ainsi que de sa performance. De nos jours, il est possible de trouver des ballons de 300 litres, voire plus, ce qui est largement suffisant. Le seul bémol c’est que, vu la quantité d’eau à chauffer et qu’il faut la chauffer régulièrement, le système consomme beaucoup d’électricité.
Les systèmes fonctionnant au gaz
Étant donné le coût de l’électricité qui ne cesse de grimper, une autre alternative moins couteuse est de faire fonctionner le système de production d’ECS au gaz. Pour ce faire, il faudra installer une chaudière au gaz. À partir de là, trois types de chauffage sont possibles :
- Le chauffage instantané : comme avec le chauffe-eau électrique instantané, l’eau ne chauffe qu’à la demande, au moment où on ouvre le robinet. C’est la chaudière qui va la chauffer directement avant de l’injecter dans le circuit du robinet. On n’a pas besoin d’une cuve de stockage, ce qui le rend peu encombrant. Au moment où on ouvre le robinet, il est possible qu’on ait d’abord droit à un peu d’eau froide qui coule, mais cela ne dure que quelques secondes avant que l’eau chaude ne jaillisse.
- Le chauffage à accumulation : on retrouve ici le même principe que le chauffe-eau électrique à accumulation. Cela signifie qu’il faut installer un ballon de stockage d’eau et que l’eau à l’intérieur y est régulièrement chauffée. Le foyer dispose ainsi d’un grand stock d’ECS et peut en disposer à tout moment. Les petits bémols c’est que le système consomme plus de gaz à force de chauffer plusieurs fois l’eau du réservoir et qu’il faut disposer d’un espace assez grand pour mettre la cuve en place.
- Le chauffage micro-instantané : ce système associe les deux types de chauffage cités ci-dessus. Comment est-ce possible ? On commence par installer un mini ballon de stockage d’eau. Le liquide y est chauffé régulièrement de sorte à en avoir toujours sous la main. Lorsque vous ouvrez le robinet, c’est l’eau chaude du ballon qui va couler en premier. Le chauffage instantané prend ensuite le relais. Cela signifie que vous n’aurez pas la désagréable surprise d’avoir de l’eau froide au début et que vous n’aurez pas à gaspiller l’eau en laissant le robinet ouvert en attendant que l’eau chauffe.
Les systèmes fonctionnant aux énergies renouvelables
Pour réduire encore plus sa facture d’énergie tout en bénéficiant d’eau chaude sanitaire à tout moment, il est possible de faire fonctionner le système de production aux énergies renouvelables. Deux options s’offrent à vous :
- Le chauffe-eau thermodynamique : ce système fonctionne telle une pompe à chaleur (PAC). Il récupère les calories qu’il trouve dans son environnement direct pour les transformer en chaleur servant à chauffer l’eau du réservoir. Veillez à l’installer dans une pièce qui n’a pas besoin d’être chauffée et où on trouve une grande quantité de vapeur comme la buanderie. C’est un système écologique qui permet de faire des économies d’énergie. De plus, son installation est facile puisque ne nécessite pas de gros travaux. À lui seul, il peut produire toute l’eau chaude dont la maisonnée a besoin, sans compter que le temps de chauffe est relativement court. Même s’il a besoin d’un peu d’électricité pour fonctionner, il n’en consomme que très peu puisque seule la transformation des calories en chaleur nécessite de l'énergie.
- Le chauffe-eau à énergie solaire : ce système adopte le même principe que le chauffe-eau électrique à accumulation. Pour l’utiliser, on doit alors mettre en place un ballon d’eau au sein duquel le liquide va être chauffé régulièrement. La seule différence, c’est la source d’énergie qui alimente le chauffage. Au lieu d’alimenter le système à une source électrique, on le rattache à un panneau photovoltaïque à disposer sur le toit pentu de la maison. Le panneau récupère l’énergie présente dans les rayons du soleil, la transforme en énergie de chauffage qui va chauffer la résistance du ballon d’eau. Non seulement il est écologique, mais il aide également à réduire, de manière considérable, la facture d’énergie. Les rayons solaires étant gratuits et existant à volonté dans l’environnement.
Prix d’un système de production d’eau chaude sanitaire
Le prix d’un système de production d’eau chaude sanitaire dépend de nombreux critères, à savoir :
- La source d’alimentation : électricité, énergie renouvelable ou gaz.
- La puissance du chauffe-eau à mettre en place : est fonction du volume du ballon d’eau et, par voie de conséquence, du nombre de personnes qui va utiliser l’eau sanitaire produite.
- Le type de production souhaité : instantané ou à accumulation.
Ce qu’il faut retenir, c’est que plus la quantité d’eau à chauffer est importante, plus la puissance du système doit être importante. Cela influe automatiquement sur le prix du système.
Les chauffe-eau électriques
Globalement, le prix d’un chauffe-eau électrique varie entre 500 et 2.500 euros. Cela se réfère uniquement au cout du matériel. Les variations dépendent ensuite du volume du ballon d’eau et du type de production. Voici les prix moyens sur le marché :
- Chauffe-eau électrique instantané : entre 100 et 300 euros.
- Chauffe-eau électrique à accumulation avec un ballon de 100 à 300 litres : entre 600 et 900 euros pour un modèle mural vertical et entre 1.000 et 1.400 euros pour un modèle vertical, mais sur socle.
- Chauffe-eau électrique à accumulation horizontale : entre 700 et 900 euros.
- Chauffe-eau électrique à accumulation avec un ballon dont le volume est inférieur à 100 litres : entre 500 et 700 euros.
Au cout du matériel, il faut ensuite ajouter celui de la main-d’œuvre qui peut grimper jusqu’à 300 euros.
Notez que les chauffe-eau électriques ne sont éligibles à aucune aide financière.
Les chauffe-eau au gaz
Pour le système de production d’eau chaude sanitaire fonctionnant au gaz, il faut compter :
- Entre 250 et 1.000 euros pour un mode de chauffage instantané.
- Entre 400 et 3.000 euros pour un mode de chauffage à accumulation.
En ce qui concerne la main-d'œuvre, le cout dépend de la complexité de l’installation et des éventuelles fournitures à fournir. Cela peut aller de 250 à plus de 2.000 euros. Les plombiers chauffagistes sont libres de fixer leur prix. Si on se réfère seulement à l’installation, l’honoraire des professionnels tourne autour de 40 euros/heure.
Pour ce qui est des aides financières, les chauffe-eau à gaz ne permettent pas l’obtention d’un éco-prêt à taux zéro (éco-PTZ), de MaPrimeRénov', des aides de l’Anah et des primes énergie attribuées par les fournisseurs d’énergie. Par contre, si vous faites appel à un professionnel, ce dernier peut vous faire bénéficier de la TVA intermédiaire à 10%, que ce soit pour l’achat du matériel ou pour son installation.
Les chauffe-eau solaire
La mise en place d’un système de production d’eau chaude sanitaire solaire est la plus onéreuse. L'installation nécessite effectivement un investissement, plus ou moins important.
Dans le cas du chauffe-eau fonctionnant grâce aux panneaux photovoltaïques, il faut généralement compter entre 5.000 et 7.000 euros, prix du matériel et de la main-d'œuvre inclus. Pour ce qui est du système thermodynamique, il faut généralement une enveloppe de 3.000 euros, matériel et pose inclus.
Dans les deux cas, puisque ces systèmes permettent des économies d’énergie pouvant atteindre les 70% et puisqu’ils font surtout appel aux énergies renouvelables, ils sont éligibles aux aides et subventions financières. Parmi elles, il y a MaPrimeRénov' (anciennement CITE), la prime énergie délivrée par les fournisseurs d’énergie et les subventions de l’Anah. Grâce à ces aides, votre investissement initial pourra être réduit d’environ 30%.